Nouveau départ

Elle est à toi cette chanson, toi l'hôtesse qui sans façon, m'as donné quatre bout de pain quand dans ma vie il faisait faim ...

C'était une de ces humeur terrestres incompréhensibles et intolérable, une de ces bizarreries du climat, quelque chose que le commun des mortels ne pouvait que subir dans le plus grand des silence. Pourquoi, Pourquoi sur cette terre glaciale, entourée de banquise, ce lopin de terre irrémissiblement balayer par le blizzard, ce pan de ciel déchiré qui servait de plafond de temple, pourquoi diable devait-il encore neiger?!

Debout sur la grève au bout de la jetée naturelle – non loin du port – Otoe Tanaka regardait silencieusement les vagues se fracasser en un millier de moutons contre les glaciers en dents de loup qui fleurissaient en contrebas comme un parterre de fleur au printemps. L'idée que si elle se penchait encore un peu et tombait alors, elle mourrait lui effleura l'esprit et son cerveau particulièrement créatif ( même quand il n'en prenait pas l'air) imprima sur sa rétine la vision de la glace qui se sertissait de fleurs rubicond, sa propre peau trop claire pour se démarquer de la neige qui la couvrirait bientôt. Ses yeux d'un bleu trop sombre pour ne pas être qualifier de noir fixeraient le haut de la falaise de glace, plus vide que jamais.

Le vent la percuta de plein fouet mais ne sembla pas l'ébranler outre-mesure, comme si elle avait été enracinée à cet endroit. Le flux et le reflux des vagues l'hypnotisaient et elle en arrivait presque à oublier les raisons qui l'avaient conduite à fuir le village.

Intramuros le débat été lancé. Tante Yû était morte dans la nuit. Elle avait toussé à s'en déchirer les poumons et la gorge, avait hurlé une bonne partie du temps et avait fini par vomir son propre sang par litre. Il s’échappait même par les pores de sa peau. L'odeur du fer et du sang coagulé lui avaient soulevé le cœur au point que la jeune femme avait vomit.

Et puis, elle avait été incriminée.
A raison sans doutes. Tante Yû avait été empoisonnée pendant tellement longtemps sans le savoir qu'il avait été déjà trop tard quand elle avait déclaré les symptômes.

Ce n'est pas vrai, je n'ai pas fait ça ! C'est elle qui ...

Otoe avait toujours sus que l'affection que lui portait la femme serait un jour dangereuse pour cette dernière, mais Tante Yû disait toujours qu'il n'y avait pas de mère qui soit morte d'avoir trop aimé leur enfant. Et elle continuait de baisser constamment sa garde en présence de la jeune fille. Combien de fois avait-elle délibérément touché sa peau , baiser son front ?

Elle avait fini par être intoxiquée.
Elle n'avait pas été la première. Un homme des mêmes raisons un an plus tôt et Otoe craignait surtout qu'elle ne soit pas la dernière. Il était étrange de se dire qu'au plus on connaissait la demoiselle au plus elle devenait dangereuse pour soit et quelque part la concernée comprenait parfaitement la colère des villageois à son endroit.

Elle n'était pas comme eux et elle état définitivement hors de contrôle, elle ne pouvait décemment pas demander à ces pauvres gens d'être attentifs à sa place. Ils étaient chez eux et avaient le droit légitime de s'y sentir en sûreté et elle se trouvait être un frein à la cohésion sociale.

Pourtant, Otoe aimait Tante Yû. Parce qu'elle était la seule personne à lui avoir donné un toit et une famille après la mort de Kagerou Tanaka trois ans plus tôt. En dépit de ce qu'elle était. En dépit de ce qu'elle représenter et de la charge supplémentaire qu'elle se trouvait être. Comme une mère.

Puis, elle se savait coupable ; elle aurait sans doutes pu forcer la femme à prendre des distances mais elle avait été égoïste et n'avait pas souhaiter éloigner ce corps chaud du sien. Elle avait aimé être enlacée, bercée comme une petite fille. Elle n'avait pas voulu et à partir de là c'était comme si elle avait elle même fait le choix de pousser sa tutrice à la mort.

Combien d'autres en pâtiraient ?
N'avait-elle pas toujours été très sage ? Elle avait toujours tout fait comme on lui avait demandé.

Un flot de larmes inonda ses joue, débordant de la source de son cœur qui ne semblait pas vouloir se tarir.
Le vent s'engouffra dans son kimono et elle frissonna.

Le soleil dessina sous ses yeux sombres une ombre qui n'était pas la sienne et elle tourna ses prunelles abyssales vers l'incongrue personnage qui était venu jusque là pour appuyer sa profonde culpabilité.

Otoe se figea devant se visage qu'elle ne connaissait pas et chercha à reculer plus avant contre le bord de la falaise. Tendue, nerveuse , furieuse. Et son cœur et son âme cherchaient de concert quelque échappatoire à cette situation.

Elle voulait se sauver.
Loin. Très loin.

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Elle est à toi cette chanson, toi l'hôtesse qui sans façon, m'as donné quatre bout de pain quand dans ma vie il faisait faim ...

La possibilité de sauter et de finir sa vie en bas comme elle l'avait visionné quelques minutes plutôt effleura réellement l'esprit de la jeune Tanaka. Si ça pouvait l'aider à tenir l'autre femme loin d'elle. La pauvre enfant avait eu son lot d'interactions ratées pour la journée et peut-être même le moins entier. Elle voulait seulement se cacher quelque part – un trou de souris aurait été idéal – se rouler en boule et ne plus sortir jusqu'à la prochaine ère.

La femme , une rousse comme c'était peu commun dans la région, lui souriait aimablement pourtant mais la panique était là. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi une inconnue lui aurait adressé un regard pareil, et surtout comment cette femme pouvait sourire alors qu'il était de notoriété publique qu'elle venait de commettre un meurtre. Une femme importante pour la communauté qu'ils formaient venait de disparaître alors … Otoe resta complètement figée pendant un moment. C'était à peine si on la voyait respirer. Partagée entre son envie de rendre son sourire à sa visiteuse et celui de le lui arracher. Parce qu'elle était triste, parce que la situation était triste et que personne n'aurait du avoir le droit d'être heureux un jour comme ce lui là.

L'inconnue décida finalement qu'elle pouvait s'asseoir et envahir durablement son espace vital sans autorisation et Otoe ne sus pas vraiment comment réagir mais elle n'avait plus vraiment envie de fuir. Elle l'avait regarder s'installer avec une fascination non dissimulée mais elle n'avait pas fait un seul geste pour aller s'asseoir à ses côtés. Certainement pas. Elle ne s’approchait jamais autant des gens. Pour des raisons pratiques d'abord et en suite parce que , et Otoe n'en avait pas honte, elle en avait toujours eu une peur bleue.

Les membres de sa propre race lui avaient fait des choses qu'elle ne pourrait jamais oublier et sans doutes pas pardonner. Elle avait vécu trop d'abandons , d'enfermement pour avoir pleinement confiance en eux. Pas si proche. Certainement pas. Ce pendant elle s'accroupit sur place, en signe de soumission sans doutes. Intriguée par cette curieuse apparition maintenant qu'elle n'avait plus trop peur pour penser.

Elle pencha légèrement la tête sur le côté quand sa locutrice annonça qu'elle avait eût hâte de la rencontrer. Franchement Otoe doutait que qui que ce soit aie réellement envie de la rencontrer. Pas sans arrière pensées. Les venaient toujours par curiosité, pour prélever du poison souvent. Mais jamais de façon neutre.

La demoiselle pointa sa locutrice du doigt pour lui demander de se présenter. Elle voulait savoir à qui elle avait affaire puisque l'autre l'avait déjà présentée à sa place.

Pourquoi tu me connais ? Pourquoi voulais -tu me voir?

Elle signa, lentement avant de chercher un baton pour reproduire approximativement les kanji qui transcrivaient ses signes. Elle ne savait pas très bien écrire, ni lire après tout. Ça n'avait jamais eu d'importance.

Le vent emporta ses cheveux mais elle ne cligna pas des yeux, ses prunelles rivées sur le visage de sa locutrice. Il y avait définitivement trop d'étranger dans ces contrées reculées. Beaucoup trop.
 

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Elle est à toi cette chanson, toi l'hôtesse qui sans façon, m'as donné quatre bout de pain quand dans ma vie il faisait faim ...

Ses yeux sans lumières suivaient silencieusement les mouvements de la rousse, comme elle avait avait été hypnotisée plutôt par le mouvements des vagues. Otoe se laissait plus facilement distraire qu'à son tour et il n'était pas compliqué d'occuper son esprit, en dépit du fait qu'elle était généralement plutôt intelligente.  C'est actuellement ce qu'il était en train de se passer, elle se laissait bercer par la lenteur ambiante et baissait peu à peu sa garde , bien qu'elle garda quelques réserves instinctives.

Les mots de sa vis-à-vis la troublèrent et elle décida de reste ancrée que le fait qu'elle ne se fatiguait pas, elle avait toujours été contrainte de communiquer de la sorte et que c'était pour elle aussi naturel que parler pour les autres.  Ne pas être capable de parler, de former des sons avec sa bouche, pouvait sembler assez gênant parfois, mais quand elle entendait ce que disaient les gens autour d'elle, leurs mensonges et leurs tromperies, elle n'était pas malheureuse de n'avoir jamais eu de voix. Quand au fait que  l'autre pouvait lire dans ses pensées, elle ne savait pas trop ce qu'elle devait en faire. C'était gênant. Il y avait des choses dans sa tête qu'elle n'avait envie de montrer à personne. Personne.

Pourtant elle levait les yeux vers elle pour accrocher ceux de l'autre femme  la scrutant comme pour chercher à voir le mensonge dans ses yeux. Mais elle ne vit rien , elle ne sus pas comment réagir  aussi elle décida de se murer dans un silence physique et psychologique. L'autre allait bien finir par partir non ? Quand elle aurait compris qu'il n'y avait rien à tirer d'Otoe. Mais elle n'en fit rien et sorti une boite de nourriture du fond de son manteau et la poussa vers la Kayojin  l’invitant à se servir comme elle même.

Méfiante, elle avait attendu de la voir mâcher et avaler la nourriture avant de tendre une main rapide vers une brochette et de la tirer à elle, hors d'atteinte, comme l'aurait fait un animal. Elle le porta à sa bouche et fut surprise un moment par le goût sucré. Elle avala une boule , puis un autre mais s'arrêta quand l'autre repris la Parole.

Lilith. Médecin. Gentille. Pas pour l'ausculter. Pas pour expérience.

Les yeux d'Otoe accrochèrent les siens avec vigueur.
« – On m'a souvent dit ça. Mais c'était toujours faux. Je n'aime pas les docteurs. Je n'aime pas la science.  »

sa voix mentale lui paru si proprement effrayée qu'elle en eût honte. Elle trembla légèrement, de dégoût peut-être en proie à ses souvenirs. Elle détourna les yeux et fixa le sol avec attention grignotant la dernière boule de sa brochette , avant de se saisir comme une voleuse de la dernière. Fuyant tout autre contact visuel. Je ne veux plus vous parler semblait-elle dire.

Mais elle ne fit pas un geste pour quitter les lieux. Quelque part elle sentait en sécurité ici. Et c'était forcément mieux qu'au village. Définitivement mieux en vérité et elle ne comptait pas abandonner ce petit lopin de paix passagère. Les choses seraient moins drôles maintenant que tante Yû n'était plus là pour la soutenir.

A qui la faute.
A qui la faute?.
 

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Je suis d'la mauvaise herbe braves gens, braves gens. C'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe ...

« – Une bonne action ne rachète pas les vices d'une vie entière et personne n'est venu de toutes façons. C'était déjà trop tard. »

C'était ce qu'on lui disait toujours. Parce qu'elle était d'être gentille, mais on disait que ça ne rachetait pas tout le mal quelle avait pu faire ; les gens malades, ceux qui étaient mort … ce n'était pas parce qu'elle était une bonne fille un jour qu'on allait tirer un trait sur tout le reste. N'était-ce pas la même chose ? Les médecins étaient toujours mauvais. Tout ceux qu'elle avait connu. Le fait que l'un d'entre eux ne le soient pas n'accordait pas un crédit tout blanc à ses collègues. Otoe savait que les hommes étaient tous avide. De connaissance, de pouvoir, qu'ils aimaient tout contrôler. Elle était la mieux placée pour le savoir.

C'était la seule raison qui avait conduit à sa naissance, et au fait qu'elle soit gardée en vie après la mort de sa mère. Parce que les gens aimaient le pouvoir. Lilith parlait. De son corps, du fait qu'elle savait combien elle aimait sa tutrice, Otoe ne savait pas vraiment ou se mettre, ni ce qu'elle était censée répondre à ça. Yû avait été stupide de croire que son amour pour elle la protégerai du danger qu'elle représentait. Otoe n'aurait jamais dormit avec une bombe sur le point d'éclater. Mais la première n'avait pas le moindre instinct de survie et Otoe n'avait pas de volonté. Alors l'accident avait fini par arriver. Encore une fois.

Encore.

« – Il n'existe pas un poison qui puisse me faire du mal. J'ai pu boire un poison normalement mortel comme si c'était de l'eau. Mais mon corps est fragile je tombe toujours malade. C'est bien fait. Konno-san disait que c'était parce que j'étais une méchante fille, c'était ma punition. Mais Konno-san est morte maintenant. Pas moi. »

Elle raconta, bien que ça n'aie sans doutes pas vraiment de sens pour Lilith.
Konno avait été l'assistante de recherche du Docteur Kojima pendant des années et Kagerou Tanaka l'avait tuée en même temps qu'il s'était débarrassé du médecin pour prendre Otoe avec lui. Konno avait toujours été méchante avec elle, sans doutes parce qu'elle en avait peur ou parce qu'elle la pensait trop bête pour comprendre la situation. Mais c'était faux. Otoe comprenait tout. Trop, même parfois. Même si elle ne savait pas l'exprimer. De la même façon qu'elle n'éprouvait pas de sentiments particulier vis-à-vis des événements qui étaient survenus cette nuit là. Peut-être une satisfaction sordide qui ne laissa pas de trace sur son faciès.

Otoe n'avait jamais pensé que le Docteur Kojima lui faisait quelque chose de mal avant que Tanaka Kagerou ne le lui explique. Elle ne pensait pas non plus qu'il y avait un monde en dehors du laboratoire. Pendant presque dix ans elle avait vécu avec la certitude que rien ne se trouvait dernière la porte qui menait à cellule ou elle vivait. Elle n'avait pas été le seul sujet d'expérimentation. D'autres enfant avaient séjourné à ses côtés mais ils étaient tous mort. Certain des traitements qu'on leur infligeait, d'autre sans doutes à force d'exposition aux toxines qui recouvraient le corps de la pièce maîtresse de cette cour des miracles.

Lilith avait demandé si elle pensait qu'elle avait tué Tante Yû. Oh, elle avait avancer que ce n'était pas de sa faute. Qu'elle était un genre de victime elle aussi. Après tout , On lui avait fait ça!. mais Otoe hocha les épaules.

« – Mais je l'ai fait. C'est la vérité, elle est morte parce que je l'ai laissée approcher. Quand au Docteur-sama, Le monstre c'était lui ou ceux qui le payaient pour ça ? Ceux qui savaient mais ne disaient rien en sont-ils ? C'était pour une cause juste, grande qu'ils disaient. »

Elle marqua une pause , admirant les copeaux de bois dans le vent.

« – Mais aujourd'hui ils sont mort. Pas moi. Qui ne mérite pas de vivre ?  »

Elle sans doutes. Elle le savait. C'est pourquoi elle fit l'impasse sur le fait qu'on prétendait pouvoir l'aider. On avait déjà essayé par le passé après tout.
 

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« – Moi selon la loi commune , je mérite de mourir. J'ai pris de nombreuses vies. Celles d'innocents. D'enfants parfois, celle de ma mère, de plusieurs de mes nourrice , Papa-san, cet homme il y à un an et Tante Yû...c'était peut-être des accidents. Pas toujours. Mais c'était des gens bien. »

Elle avait dit, dans sa tête tout du moins. Regardant Lilith dans les yeux. Parce que c'était la vérité. Elle avait tué des innocents et elle était un danger potentiel pour son entourage et même à grande échelle. Jamais elle n'aurait du voir le jour. Pas dans ces circonstances en tout cas. Même si ses actes avaient été involontaire on avait chez les civiles l'habitude de punir même les meurtres accidentels. Parce que ça restait quelque chose de mauvais. Quelqu'un qui faisait des mauvaises choses ne pouvait pas vivre encore. Impunément.

Tante Yû mis à part Otoe n'éprouvait pas vraiment de remords pour ce qu'elle avait fait sans doutes parce qu'elle ne connaissait pas ces gens, pas vraiment. Mais qu'ils aient été des criminels endurcis n'aurait pas pardonné ses actes. Elle l'avait fait c'était tout et elle n'était pas du genre à se cacher derrière les événements du passé pour se protéger. C'était trop facile de dire que tout était la faute du Docteur Kojima. Il l'avait rendue comme ça c'était vrai ; elle était née comme ça en vérité. Mais en dix-neuf années elle avait eu le temps de prendre la mesure de ses capacités , tout du moins du danger qu'elle représentait et du fait qu'elle devait elle même s'éloigner des autres pour qu'ils ne soient pas tentés de s'approcher.

Peut-être que son mutisme , son visage avaient été créés par les Kamis dans ce but. Pour que les autres la rejettent naturellement et qu'elle ne soient jamais vraiment assimilée à eux comme d'une race à part. Et ce n'était peut-être pas plus mal.

C'était elle qui avait commit l'erreur de se mêler aux autres alors qu'elle savait qu'elle n'était pas capable de se contrôler. Pas entièrement. Pas toujours. Qu'elle soit responsable de ce qui lui soit arrivé ou pas, elle avait fait les mauvais choix alors qu'elle aurait du savoir ce qui l'attendait. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait été enfermées toutes ces années. Certainement pas pour rien et pas pour le plaisir sadique de ces geôliers mais bien pour la sécurité commune. La leur surtout. Toujours.

« – comment être sure ? Vous croyez pouvoir aider mais avez vous la preuve que vous le pouvez ? Vous allez arrêter ça pour moi ? Comment ? Pourquoi ? Pourquoi savez-vous ces choses et pourquoi cela vous intéresse t-il ? Comment vous allez faire ? Jurez. Jurez que si ça ne marche pas vous arrêterez tout pour moi ? Définitivement. »

Elle avait attaqué. Vraiment attaqué. Terrifiée à l'idée de partir, terrifiée à l'idée de rester. Elle avait peur dans tout les cas. Elle protestait plus parce qu'elle se sentait triste que par réel intérêt. Lilith avait été gentille avec elle et elle lui avait même donné des dangos et elle pouvait parler avec elle. Et Lilith disait qu'elle pouvait l'aider. Pour ces seules raison Otoe l'aurait suivie sagement, mais la connaissance empirique qu'elle avait de ce genre de comportement la retenait légèrement.

Ses yeux glissèrent sur la jetée alors qu'elle se relever pour se rapprocher dangereusement du bord un pas, puis deux. Encore un et elle tombait. Elle se tourna vers sa locutrice, accrocha son regard dans le sien.

« – Vous voulez vivre, n'est-ce pas ? Pourquoi ?  »

des gens mourraient tout les jours et contrairement à ce que disaient certaines légendes, Otoe n'avait jamais vu personne revenir pour se plaindre de la mort. Alors qu'il existait une multitude de gens qui se plaignaient de la vie qu'ils menaient. Alors Otoe savait.

Ayez pitié des vivants. Les morts, eux, ne souffrent plus...
 

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Je suis d'la mauvaise herbe braves gens, braves gens. C'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe ...

Otoe rentra la tête dans les épaules pour se dégager du contact que lui imposait Lilith. Par réflexe sans doutes. Parce qu'elle ne pouvait pas la laisser faire. Lilith avait peut-être raison quand à sa capacité à résister aux intrusions, mais beaucoup avant elle l'avait cru aussi et ils n'étaient plus là pour témoigner de ce qu'ils avaient traversés par la suite. Elle tira un peu sur son Obi. La vagabonde ne lui avait pas donné de raison de douter de ses mots mais d'un autre côté elle n'avait jamais eu l'occasion de tester les effets des poisons sécrétés par la jeune fille et il était préférable de ne pas tenter le diable.

« – Est ce que je le met en péril et que c'est pour ça que tu veux que je t'écoute ? »

Elle avait demandé, pensé mais repris instinctivement sa phrase en langage des signes. Les habitudes avaient la vie dure et de toutes les façon c'était toujours de cette façon qu'elle avait appris à communiquer avec son entourage. Elle aimait assez ça. Quelque part bien que ce ne soit pas définissable. Son cerveau cherchait à faire le tris dans les information qu'elle avait reçues de l'illusion produite par Lilith. Otoe ne savait pas vraiment si elle trouvait toutes ces choses « magnifiques » , mais elle se sentait comme quand elle regardait les vagues ou le reflets des étoiles dans la glace. Et elle aurait pu rester devant pendant des heures et des jours , jusqu'à ce que quelqu'un ne l'emporte. C'était sans doutes fascinant en quelques sortes. Elle aurait bien regardé encore. Mais elle n'était pas sure qu'elle pouvait demander ça.

Pourquoi voulait-elle vivre, elle.
Elle plissa le nez. Et haussa les épaules. Vaguement. Elle signa, elle pensa regardant sa locutrice dans les yeux. Le fait de vouloir était quelque chose de relativement abstrait pour elle. Plus animale qu''humaine parfois dans sa façon d’appréhender le monde qui l'entourait.

« – Pas vraiment. » elle répondit. «  – Ma tête s'en fiche mais mon corps ne veux pas mourir. C'est l'instinct de survie. »

Sans doutes oui quelque chose comme ça. Son corps qui s'accrochait désespérément à la vie quand son esprit ne se battait pas pour sortir de la maladie. C'était seulement mécanique en quelques sortes. Ou alors elle ne se rendait pas compte. De la même façon qu'elle n'avait pas vraiment demandé que toutes ces choses lui arrivent à elle, elle n'avait pas demandé. Mais elle avait toujours été particulièrement capable de se sortir des situations les moins avantageuses pour elle. Par instinct. La part la plus primale de son être ne voulait pas disparaître sans avoir laisser une emprunte quelque part.

« – Et puis un jour, Aisukage-sama – c'est pas vraiment son nom – à dis que je n'étais pas inutile. Que je ne devais pas être isolée. Je pense que c'était bête, mais j'étais heureuse alors ...c'est mon tour maintenant. A propos de lui. Le rendre content de moi.  »

Elle avait affirmé avec beaucoup de sérieux.
Parce qu'il était vrai qu'elle devait toute sa vie actuelle à la bonté de Mitsutoshi Bunta et qu'elle vouait entièrement son existence à satisfaire la sienne. Il avait toujours été bon avec elle. Il ne lui parlait pas beaucoup, mais Otoe se moquait du silence et elle savait qu'il se souciait d'elle à sa façon.

« – C'est pour ça que je n'aurais pas sauté. Comme vous pensez que j'aurais pu. Parce que je dois rester au village. S'ils veulent bien. Tanaka-sama aussi avait dit ça. Que je devais rester sagement avec Aisukage-sama. »

Kagerou l'avait dit alors ...Otoe respectait toujours les ordre que son défunt protecteur lui avait transmit. Pour son bien à elle principalement. Elle avait la chance de porter son nom. Comme s'il avait été son père et il l'avait appelé « sa princesse » alors c'est que tout était bien entre eux. Tout était bien pour lui et Otoe était heureuse de savoir qu'il avait fait toutes ces choses là pour elle. Trahir son maître, la prendre avec lui , traverser la banquise en la portant … comme l'aurait fait un vrai père pour son enfant naturel.

« – Tu ne devrais pas dire que tu va te suicider. Ça serai encore ma faute. Au départ j'étais née pour sauver des vies. Pour qu'on crée des vaccins avec mon sang ...je ne sais pas quand ça à tourné comme ça. »

Passant du « vous » au « tu » à partir du moment ou elle avait finalement intégré Lilith dans son petit monde personnel. Sa façon sans doutes de lui dire qu'elle n'était plus une indésirable.