Un reflet maussade flottait depuis le centre de mon café. Dans la noirceur de la caféine, je parvenais à confondre mon visage pâle. En regardant de plus près, j'imaginais un enfant normal, aimé et chéri par une famille, des amis. Alors qu'une certaine mélancolie faisait son apparition si tôt le matin, je ne pu m'empêcher de penser à mes cernes affreuses tout en sirottant le breuvage brun. Repensant à la soirée passée à Do-Chakuret, j'avais toute les peines du monde à me motiver pour la journée. D'un élan rageur, je soulevai ma carcasse et m'en allai me préparer pour l'entraînement.
Parlons de ma chambre, un ensemble de bois comme je les aime. Une cellule sobre et apaisante pour moi, j'ai encore de la chance de vivre dans de bonnes conditions. Il y a quelques jours, j'étais encore habitant du dortoir. Dorénavant, je vis seul et en totale liberté, c'est la version officiel. Dans la vérité la plus claire, je suis surveillé par deux hommes chaque soir depuis trois jours. Mais au diable la surveillance, il n'est pas la celui qui déjouera mes illusions, celui la même qui m'empêchera de jouïr de ma vie à l'extérieur du district.


Passé le pas de la porte, prêt, je suis interpelé par un petit rouleau rouge refermé par un noeud délicat. Ma main s'empare de l'objet et mes yeux se chargent d'analyser son contenu une fois le sésame déroulé.


Les services de Konoha ont perdus contact avec trois espions que nous avons envoyés au nord-nord-est. Ils étaient censés suivre un dangereux groupe armé qui menaçait les marchands et les civils autour de Konoha. Alors qu'ils étaient sur le point de prendre contact avec nous pour nous informer de la position de leur camp, nous n'avons plus eu aucune nouvelle.


Vous devez les retrouver et les aider à envoyer les informations. Si c'est impossible, essayez de trouver une façon de détruire le camp.
Trois incapables sûrement trop sûr d'eux, d'après mon analyse, je devrais en retrouver maximum deux décédés. Un troisième servira pour parler, je n'ai plus qu'à espérer que sa langue fut plus tenace que son sens de la discrétion. Je vérifie une ultime fois être équipé de la meilleure des manières pour me diriger aux portes du district. Il faut savoir que le quartier est constitué d'une grande porte protégé par de puissantes illusions.  Ainsi, nous restons à l'abri de tous. Je comprends parfaitement l'intérêt de cacher des êtres comme moi. Je veux dire, je suis sûrement le plus brillant du village et mon pouvoir pourrait renverser bien des situations. Enfin, passons, il me semble que je me perds dans ce flot de pensées. L'heure est à la mission. J'espère pouvoir la réussir sans trop de soucis.


Une heure s'écoule, ma démarche démontre un certain entrain. Les chemins sont assez simples à pratiquer pour me rendre à l'emplacement. Quelques coups d’œil rapide à l'indicatif de mission afin de m'assurer de faire bonne route, à peine ais-je le temps de m'informer de ma situation et me voici au nord pile du pays du feu.
Voyons voir si je peux trouver trace des espions, je regarde aux alentours et décide de compter chaque pas dans un périmètre en cercle. C'est une tactique de repérage très répandue et ma foi basique. Après quelques minutes, je découvre une gourde vide, visiblement tombé au pied d'un grand arbre. Je pars de ce point pour mieux repérer des traces éventuelles, bonne pioche, après une minute à peine, je découvre une étendue d'herbe visiblement foulée il y a peu. Je décide de suivre la ligne initiale et me met en route pour rattraper les fuyards.


Après un bon kilomètre, je commence à apercevoir les silhouettes furtives et rapides au loin devant moi. Si je suis malin, j'ai un pourcentage de chance supérieure en contournant le groupe puis en les débusquant sur l'aile gauche, visiblement moins dégagé visuellement que la droite. J'accélère et donne un second souffle à cette poursuite. Une fois sur leur aile, j'accélère une dernière fois pour mieux les cerner avant d'agir. En quelques mouvements, me voilà à une bonne dizaine de mètres devant eux, légèrement excentré sur la gauche. Ma respiration appelle au secours, je dois donc m'arrêter et analyser avant d'agir en quelques vitesses. La main droite flirtant avec ma sacoche, je me débarrasse de deux fumigènes assez puissants pour les forcer à s'arrêter.  En flexion maximale sur mes deux genoux, je m'élance depuis ma branche d'arbre et me retrouve en l'air, d'après mes souvenirs récents, je suis pile au dessus d'eux. Tant mieux, j'en profite pour retomber pile dans leur camp. A peine mes chausses pieds furent-ils au sol que j'étais déjà maître de mon katana. Dérobé de son enclos, le fer se tint prêt, manche au creux de ma main. Ils sont quatre en visuel, dont deux portant les bandeaux de konoha. Faisant face à d'éventuels trompes l’œil, j'use d'une illusion afin de me dérober de leur vision. Quelques coups fixe dans chacun des deux hors la loi, je passe un coup d’œil rapide sur la mine des deux konohajins puis bonds pour rester à distance.

Citation :

-Ou sont les autres ?

-J... qui êtes-vous ?

Je démontre du pouce mon bandeau avec un certain style, une élégance non dissimulé dont je jouissais sur l'instant. Mais le plus grave n'était pas la, il y a d'autres risques et partir d'ici est la priorité. D'un signe de main, j'invite les deux espions à poursuivre la route devant.

Citation :

-Ou est le troisième ?

-Il n'est plus de ce monde.

Je regardais son air abattu, il disait vrai. Mais l'essentiel était de ramener ces deux là au poste pour capter la source d'informations. Le choix fut vite fait, inutile de capturer le reste du groupe. Ce serait augmenter les risques quant aux deux espions, il était temps de rentrer. C'est aussi ça un bon shinobi, il faut parfois prendre les bonnes décisions, et ce malgré le sacrifice.