L'équipe d'espionnage et de défense de konoha étaient composés de plusieurs escouade. C'est plus une unité qu'une équipe, mais lorsque je parle de celle-ci, c'est souvent à la mienne dont je fais allusion. Composée de Kenta, Bai et Raito. Je pense que parler de leurs nombreuses capacités est inutile, je préfère vous parler de leur caractère et du mien, se mêlant et s'entrechoquant parfois, nous formions la défense de l'ombre de la feuille. Konoha était pour nous tous un havre de paix à couvrir par le prix le plus élevé possible, nous combattions au nom de ses villageois et de leur situation. Le sang n'était qu'un maigre coût en rapport avec la réussite de nos missions.

Kenta, le vif et rapide, est le plus extraverti d'entre nous. C'est un joyeux compagnon, une sorte de héros aux caractéristiques pas farfelues, peu originales. Un précoce comme moi, il a dix sept ans et son rêve c'est de fonder une famille avec plusieurs femmes différentes. Il est assez spécial comme garçon, il m'apparait clair que c'est un être original et dénué de classique.

Bai, second capitaine de notre quatuor empli de réussites et de souvenirs. C'est un colosse, la force de frappe musculaire. On dit de lui qu'il est attachant et timide, c'est à peu près vrai. Il est orphelin, comme moi, et n'a pas d'amis, comme moi. Vous devez sans doute vous dire qu'il est un proche pour moi, comme tous ceux de l'équipe. Seulement, on nous enseigne très tôt et très vite qu'il ne faut pas se lier d'amitié ou d'affection dans une équipe comme la nôtre. Nous couvrons les vies de cette cité radieuse, pas les nôtres. Alors, nous partageons des moments dans la pluie, le vent et le soleil. Près des rivières et des roches, autour de grillades des saumons pêchés la veille. Pour en revenir à ce colosse, c'est un gars affectueux et attachant si l'on est alerte à ses malheurs, et son rire. Je pense qu'il trahit la règle numéro 1, celle de ne pas se lier d'amitié, en collaboration avec Kenta. Que faire ? Ce n'est pas moi qui vais les empêcher de vivre comme ils le veulent, seulement, le jour des comptes, lorsque l'un devra mourir, l'autre échouera lamentablement en laissant une trop grande place à ses sentiments. C'est la vie qu'ils ont choisi mais pas la mienne, si une large crevasse les appelle à la mort mais qu'elle ne fait pas partie du plan, alors je laisserai mes camarades mourir pour permettre au village de rester stable.

Raito, enfin, est le capitaine. C'est le bel homme parfait, de vingt huit ans et en pleine force d'âge. Fiancé, il s'agit de la tête pensante de l'équipe, je ne remets pas en cause ce statut car il est assez doué et taillé pour ce rôle. Un être calme et appliqué, heureux dans la simplicité de la vie. Réfléchi et bourré de talent, ils attisent les jalousies ou les envies, les admirations. Tant mieux, me dis-je, car je ne suis pas fait pour la lueur d'une puissance telle que celle qu'il entretient autour de lui.

Nous nous entrainions tous près du fleuve. On revenait d'une affaire vite réglée et Raito avait accepté de passer quelques moments reposants près des eaux. J'entrainais mes yeux avec les mouvements rapides de taijutsu de Kenta, j'entrainais mes muscles avec Bui et, j'entrainais mon ninjutsu auprès de Raito. C'était un manège bien huilé, on faisait ainsi à chaque exercice. Instinctivement, on avait nos repères sans pour autant nous comporter comme des amis fusionnels et attendrissants. Lorsque j'y repense, cela fait déjà un an que nous sommes tous ensembles. Je me surprends même à quelques élans de nostalgies précoces à l'idée de la première mort.

Nous sommes des shinobis. Nous avons choisi la mission d'une vie, de risquer la mort pour l'existence d'autrui. J'affrontais Raito, il me fallait absolument une attaque de zone pour le vaincre car ses déplacements étaient les plus intelligent que je n'avais jamais vus. Il me vint l'idée du chidori, seulement, la zone couverte n'était pas encore assez grande.

Alors je m'arrêtai et lui lançai:

-Connais-tu le flux des milles oiseaux, Raito-kun ?

Il fit la moue avant de sourire l'air un brin charmeur. Le flux était ma technique de zone, je la tentais à chaque entrainement, mais aujourd'hui, très tôt le matin, j'avais entrainé mon corps à déployer le raiton dans l'espace. Si je devais apprivoiser la chose, ce serait bien face à lui, dans cette situation.

J'attaquais d'un mouvement amateur, me jetant délibérément dans le bec de l'agresseur. Il riposta sans attendre. Puis, attendant, le premier contact physique, je pliais mes genoux et une fois la touchette occasionnée: J'envoyais valser partout autour de celui-ci le flux ahurissant des milles oiseaux. Il était fait !

-Chidori Nagashi !

Je réussis puis m'emparai, sans attendre un dixième de seconde, de mon katana. La lame sous sa gorge prête à raser sa chair, j'approchais ma bouche de son oreille, entrain à la provocation amicale, étonnamment.

-Per-du. Raiton Kun !