YÔSOKAMI Kokoriko

À quoi ressembles-tu?

En dépit de son âge supposément avancé - bien que ce soit assez difficile à évaluer à cause du fidèle masque souvent posé sur son visage, on lui pronostiquait plus de quarante-cinq printemps à son actif - Kokoriko était une masse physique qui pouvait effrayer bon nombre de ninjas.
Toutefois, il est en outre "connu" pour être assez lourd et lent au combat, ce qui constitue son principal point faible, régulièrement exploité par ses adversaires.

Ses cheveux sont assez longs, mais ébourrifés, en bataille au-dessus de son crâne. Sa coiffure à l'aspect presque électrique serait reconnaissable parmi milles autres, d'autant plus que la couleur rouge de sa chevelure ne peut guère passer inaperçue. Ses yeux sont eux aussi d'un rouge profond, et percent glacement tous ceux qui ont le malheur d'essayer de croiser Kokoriko du regard à travers son masque. Son teint de peau s'approche d'un gris peu commun, ce qui ne fait que contribuer à le déshumaniser et à la rendre aussi froid.

Le masque qu'il porte constamment s'avère être tout aussi grisâtre et peu commode. Celui-ci est orné de longs poils en son dessus, d'une couleur rouge nettement plus claire que ses propres cheveux. Deux importants ornements servent à entourer les trous pour les yeux, d'où ressortent deux os blancs. Il accroche parfois une petite trompette à ce masque, ce qui rend le personnage d'autant plus intriguant et renforce cette sensation d'homme totalement sociopathe. On dit souvent que les seuls à avoir aperçus le vrai visage de Kokoriko sont ceux qui ont péris dans les dix secondes qui suivèrent.

Il est vêtu d'une assez longue tunique gris foncée, qui s'étend jusqu'à ses pieds. Le haut laisse à découvert ses bras à l'imposante musculature. Au niveau du ventre, il s'attache plusieurs cornes bien pointues à tailles différentes, et autres pics meurtriers, pouvant toujours servir pour achever ses adversaires à l'ancienne. Il attache une fine mais longue corde autour de sa taille et y porte toujours quelques masques aux allures plus que moroses.

A l'allure nonchalante, Kokoriko est un personnage diablement antipathique aux yeux de tous ceux qui l'ont rencontré. Son air grave, ses mains souvent immaculées de sang, sa chevelure rougeâtre et les multiples babioles qu'il trimballe constamment ne donnent pas vraiment envie au premier venu de devenir son ami.

N'en reste pas moins que, pour les quelques fous qui souhaiteraient s'allier avec lui, sa puissance hors-norme et sa grande expérience des voyages - ce qui semble le marquer physiquement - seraient des atouts considérables.

De l'intérieur, comment es-tu?

Kokoriko est difficilement sondable. Personnage extrêmement mystérieux, nous ne connaissons même pas sa réelle identité. Le sobriquet qu'il porte comme nom ne serait qu'un simple pseudonyme, pour certains.
Voyageur venu d'ailleurs, il immigre d'un lieu à l'autre sans jamais se poser bien longtemps. Il est toujours de passage et c'est pourquoi certains le surnomment "le voyageur masqué", ou encore "le marchand de morts", en référence aux nombreuses victimes qu'il laisse derrière lui.

Il inspire la crainte de par les nombreuses rumeurs qui courent sur son compte. Dans certains villages, sa tête était même mise à prix pour cause de nombreux soupçons d'assassinats. Il représentait une terreur pour les chasseurs de prime, qui avaient tout le mal du monde à le dénicher. C'est en partie pour ça, se disait-on, qu'il restait si peu de temps à chaque endroit qu'il visitait. Sa visite suffisait à attiser assez de regards et de dires pour lui donner envie de décamper rapidement.

On le désignait comme un vieux fou ou bien simplement un vagabond incompris. En vérité, il ne connait lui-même pas sa famille, qu'il n'a jamais vu. Il a été éduqué par un ermite fou, Zaza, qui est mort depuis le temps. Celui-ci l'avait trouvé au beau milieu d'une clairière alors qu'il allait cueillir des champignons à l'aube. S'il voyage ainsi de villes en villes, c'est probablement aussi parce qu'il recherche des indices sur ses véritables origines.

On peut légitimement penser que Kokoriko a un fond de pur psychopathe. Ses réactions sont toujours parfaitement inattendues et imprévisibles, ce qui le rend d'autant plus dangereux. S'il est parfois capable de sauver quelqu'un qui se trouve dans le pétrin par simple complaisance, il ne se gênera pas d'autre fois de torturer jusqu'à la mort un pauvre innocence qui passait dans le coin, par plaisir pervers. Son accoutrement pour le moins insolite ne fait qu'accentuer ce sentiment d'un personnage malsain qui suinte la mort à tous les étages. Son caractère extrêmement lunatique associé à ses aptitudes impressionnantes au combat ont de quoi faire frémir bon nombre de ninjas de n'importe quel pays.

De surcroît, Kokoriko a l'habitude (maintenant devenue tout à fait normal) de se parler à lui-même (à moins qu'il ne parle à son masque ? ce qui ne serait pas spécialement plus rassurant) assez régulièrement. Il est pourtant capable de tenir des discussions d'ordre philosophique d'un niveau assez élevé, quand il le veut. En outre, il prétend être un grand amateur de nouilles, mais n'en mange jamais en public : il faudrait qu'il retire son masque pour se faire...

Une histoire à nous conter?

C'était un jour ensoleillé et la Brigade des Ninjas Rebelles, constituée uniquement d'inconnus au bataillon, préparait en secret le gros coup d'assassiner le Hokage du village de Konoha.
Pour cela, ils avaient décidé de faire appel à ce fameux Kokoriko *quelque chose*, dont on entendait de plus en plus parler.

Zanzu, le chef de cette obscure brigade, expliqua le plan d'attaque avec grand entrain au vagabond. Ce dernier le dévisageait, avec un air qui était certainement très méprisant derrière son masque. La Brigade lui promettait une "belle récompense" en cas de succès ; récompense qui paraissait en fait ridicule au vu de tout ce qu'avait pu amasser Kokoriko durant ses moult voyages.

"Ok, répondit le voyageur. Faites comme ça, pas de problème, bonne chance. Moi je vais me prendre un bol de nouilles chez Ichiraku et ensuite je file. A plus."

Et c'est ainsi que tourna les talons ce fier voyageur, laissant au dépourvu ces pauvres rebelles... qui finalement, restèrent dans l'inaction.

Exceptionnellement, Kokoriko avait décidé de se montrer un tantinet clément en laissant en vie ces pauvres fous. Mais demain, si un autre hérétique de ce genre venait le déranger, ça ne se passerait pas forcément de la même façon...

Au village de Konoha, l'ambiance semblait particulière. Des gens défilaient ci et là dans la rue, tout était animé et vivant. Kokoriko, qui venait de s'enfiler sa quatrième gourde consécutive de saké (la seule boisson qu'il prenait au quotidien...), n'y voyait plus très clair. L'atmosphère semblait avoir sensiblement changée depuis son dernière passage ici. Pourtant, "je n'ai pas changé depuis" pensa Kokoriko. "J'suis peut-être dans un autre pays", se dit-il. Pourtant, en arrivant à Ichiraku où il commanda un bol de nouilles à emporter (que l'aimable commerçant lui fit gratis, en échange de garder sa vie encore un peu de temps supplémentaire), il fallait se rendre à l'évidence : "je suis bien... sur ma route", songea Kokoriko.

Finalement, un passant lui expliqua que c'était le jour du festival annuel de la nouille. Ce qui semblait effectivement expliquer toute cette agitation. Kokoriko avait encore quelques heures devant lui à laisser passer avant de devoir quitter cet endroit...

"Autant en profiter. Voyons voir s'il n'y a pas une ninja intéressante dans toute cette foule..."

Kokoriko accrocha une rose à son masque pour avoir l'air un peu séducteur. Un peu. La dernière fois qu'il avait fricoté avec une ninja, il avait fini par la découper en morceaux parce qu'elle lui avait fait une remarque désobligeante sur les cornes qu'il portait... pas assez sensuelles au goût de la demoiselles apparemment. En plus, ça piquait. Or, on ne vexe pas un Kokoriko comme ça, femelle ou pas !

Il scruta la foule, repéra quelques cibles potentielles, mais trouva toujours des défauts rédhibitoires. "J'suis un peu déçu là", se dit-il. C'est alors qu'une ninja aux cheveux longs et blonds, de taille physique moyenne, le fit sursauter :
"Je vous ai remarqué", lui dit-elle.
"Vous m'en direz tant, rétorqua Kokoriko. Pour ma part, je ne vous avais pas vraiment remarqué. Mais maintenant que je vous ai vu, je me demande bien comment on ferait pour ne pas vous voir entre toutes, ma chère demoiselle !"

Cette réplique proprement ridicule et téléphonée aurait pu le couvrir de ridicule au yeux de son interlocutrice. L'abus d'alcool n'allait pas toujours dans le bon sens pour Kokoriko.

"Moui, pas la peine de me faire ce genre de tirade... Je sais qui vous êtes, et vous ferez mieux de ne pas trop trainer dans le coin. Pendant ce type d'événement, la sécurité est toujours renforcée au village."

Kokoriko resta dubitatif. C'était bien l'une des premières et uniques fois qu'on l'avertissait de la sorte. A moins qu'il ne s'agisse encore d'un stratagème machiavélique pour tenter de le piéger comme un rat ? Il ne savait plus où donner de la tête, et tout ce saké en lui ne l'aidait pas franchement à se concentrer idéalement...

"Bon, vous me semblez un peu ahuri, mon grand... Je n'imagine pas la tête que vous devez tirer, là-dessous (elle dit ça en désignant le masque de Kokoriko). Si vous voulez, vous pouvez vous reposer chez moi, en attendant que ça se calme dehors."
Kokoriko n'eut pas trop le temps de réfléchir. Il aperçut une meute de ninjas qui semblaient être de la sécurité au loin et vu son état, il valait mieux attendre que ça se passe dans un coin tranquille. Il prit donc l'initiative de suivre cette femme blonde qui, après tout, lui paraissait fort sympathique au premier abord.

Ils arrivèrent rapidement chez elle, une petite maison suspendue au-dessus d'un bâtiment, non-loin de l'entrée principale de Konoha. A peine arrivé, il s'affala comme un malpropre sur le sol de la demoiselle, qui ne bronchit pas.

Quelques heures plus tard.

Kokoriko se réveilla, non sans douleur, sur le sol guère confortable où il s'était endormi il ne sait combien de temps auparavant. En face de lui, il se retrouva nez-à-nez avec trois ninjas de sécurité. Un réveil en douceur, en somme. Et là, il faut que... "J'me tire !", s'exclama Kokoriko, en se levant brusquement. Malheureusement pour lui, il avait à peine décuvé à ce moment-là et retomba immédiatement au sol, telle une crêpe (sans sucre) toute molle, en rôtant. Ce qui rendait la scène d'autant plus risible. Il savait qu'il n'aurait jamais dû faire confiance à cette blonde mesquine ! Ordre Kokorikien numéro 1 : ne jamais faire confiance à personne ! Le saké l'avait trahi !

Malgré tout, il avait foi en ses capacités "surhumaines" (selon ses propres modestes estimations), et alors que l'un des ninjas adverses (peu loquaces, au passage) s'apprêtait à se jeter sur lui, il le repoussa des deux pieds, tout en restant au sol. Dans son élan, il se releva et dégaina avec une rapidité exemplaire l'une de ses cornes, qu'il planta aussi vite que la lumière dans le coeur du même pauvre ninja. Gardant sa main sur la victime, Kokoriko s'adressa aux deux autres, apeurés :
"Alors, qu'est-ce qu'on attend ? Déguerpissez tout de suite où je tue toute votre famille, vos amis, vos patrons, vos esclaves, vos vendeurs de nouilles et tout le reste ! Je sais tout, je vois tout !"
Les deux autres, totalement effrayés, s'enfuyèrent en pleurant toutes les larmes de leurs misérables corps d'hommes faibles.

"Voilà une bien bonne chose de faite", pensa le meurtrier. Alors qu'il allait sortir, il aperçut la ninja blonde, dans le coin de la salle, se cachant. Lorsqu'elle comprit qu'elle avait été repérée, elle sortit de sa tanière, et lui déclara d'une voix tremblante :
"Oh, je... je... je suis tellement confuse ! Ils m'ont obligée à vous livrer ! Je suis vraiment... désolée !"

Kokoriko fit semblant de réfléchir, puis lui répondit :
"Ce n'est pas grave. Je comprends, ça arrive, et j'aurai certainement fait pareil à votre place. Bref."
Sur ces bonnes paroles, il lui envoya en plein ventre la corne qui avait servie à assassiner le ninja quelques minutes avant cela. La femme, prise de court, s'écroula sur le coup, pâle et morte.

Le vagabond récupéra sa corne sur le corps maintenant glacial de sa deuxième victime de l'après-midi. Il ne l'essuya que légèrement puis la rangea méticuleusement dans son arsenal, avec une délicatesse presque inquiétante. Il quitta la demeure, sauta depuis le balcon pour revenir au niveau principal du village. Dehors, la festival semblait être sur le point de se terminer, car beaucoup moins de monde était présent dans les rues. Il constata aussi qu'il n'avait pas pu manger son bol de nouilles, et qu'il l'avait surement laissé chez la ninja blonde. Peu lui importait, en fait : le temps était venu pour lui de fuir.

Kokoriko fila par une sortie annexe, et se mit en route pour une nouvelle destination, qu'il ne connaissait lui-même pas encore.

Sans Clan Fix

Kokoriko est un loup solitaire : il n'a pas de famille, pas de clan, pas d'ami. Que c'est triste !

Toi, derrière ton ordinateur, qui es-tu?