Le milier d'oisillons:

Les cris déchiraient l'ambiance de paix. Les bois acteurs du gazouillement imperturbable des milles oiseaux devaient probablement frémir. Je n'en sais rien, absolument rien. J'avançais à pas haletant, pas de course. La main engourdie par le raiton qui frémissait en elle et ressortant celui-ci sous la forme lacérante d'un jugement violent nommé Chidori. Mon adversaire n'osa regarder mes pupilles, bien trop malin. Cependant j'approchais avec conviction, prêt à pourfendre l'emplacement précis de sa poitrine, ôter la vie au nom de Konoha et ses instances dirigeantes.

J'ai pu déceler un soupçon de chagrin dans son regard cependant, sans pour autant savoir comment. Il s'agissait peut être du fruit étrange de mon imagination débordante, de ma capacité d'empathie impuissante face à mon sens du devoir. Ô devoir, ô ciel éternel, je ne peux m'empêcher de penser à la famille de celui dont j'ôte la vie. Cantiques affreuses me chantent à tue tête en plein dans mes oreilles, grandes ouvertes. Comme un appel à la mort, j'envoie un vivant dans le monde poussiéreux du repos éternel. Le reflet bleu pourfendeur puisait reflet dans ses yeux, je n'avais même pas l'envie de bercer son esprit de rêves tourmentées. Ma mâchoire se contractait et se décontractait comme un symbole de durcissement de mon être face au devoir impétueux. J'endurais moi même mes gestes, un toussotement bête et enfantin fuit de sa gorge. Le temps tournait au ralenti, semblable à une boîte à musique rouillée et mal en point. Une énorme salive envahit ma trachée, je la sentis tout proche de sortir de rage. Les remords à l'état le plus concret, pensais-je.

Lorsque je briserai la cage thoracique, je devine déjà l'horreur que subira ma conscience, mon âme. J'eus l'occasion de refaire deux fois, puis trois, quatre, cinq, six, une dizaine puis vingtaine de temps, le scénario. Et même; les éternels furent assez mauvais pour me livrer l'opportunité de me remémorer la façon avec laquelle j'avais appris à manier l'éclair rageur de la sorte.

D'une ambiance grisonnante, noir et blanc donc, était fait ce jour. Auprès de la rivière calme et apaisante, coulant dans un continu essor de vie. Mémoire. J'entrainais chaque jour ma main à recevoir le flux éléctrique, celle-ci était noircie par la chaleur et les étincelles répétées. C'était un effort, conséquent, je m'en souviens encore. Mais je ne désespérai pas, plus.

La zénitude ambiante d'alors força mon esprit à rebondir dans un calme subjuguant. J'atteignis les étapes une par une et toléra l'échec, oui, pour une première fois, la, première fois. Je mis très précisément cinq jours à manifester un talent pour cette technique. Le fait est qu'elle me permit de repousser mes limites, l'apprentissage d'une technique de rang A tout d'abord, mais encore plus belle fut la délectation d'avoir surpassé mes faiblesses psychologiques. Fier et reposé mentalement malgré les nerfs fatigués que tenaient mon corps.

Cet instant greffé à mes souvenirs les plus beaux me semble, à ce présent-ci, une nauséabonde mémoire dont je ne suis plus fier. Lorsque je revins près de l'actuel. Rien n'avait changé, j'avais fuit la réalité en me fourvoyant, me lançant la tête de bonnes ondes, de beaux moments.

Un violent éclat de sang tâcha l'assassin. Mes doigts tremblaient à travers l'enveloppe, d'un mouvement acharné, j'en sortis. Il me fallut voir l'absolu carnage dont j'étais l'auteur. Je devins morose. Il était une source de respect pour moi. On ne se connaissait pas et pourtant il pouvait voir une ultime fois mes yeux vacillant et peu vifs, peu sûrs. S'il était intellectuel, et je pense qu'il ét-... est. En conséquence, il devinera ma souffrance, il devinera la tolérance dont je ne manquais pas. Et il comprendra. Oui, il comprendra qu'il est de mon devoir d'assassiner les renégats.