Sur le bout de la langue

feat Nako-tête-de-poulpe

Himekawa Momiji regardait pensivement le jardin intérieur de sa trop grande maison. Elle n'y vivait principalement pas seule mais les lois de travail faisaient que même les domestiques devaient avoir parfois un jour de congés. L'ironie du sort avait voulu qu'ils le prennent tout les trois en même temps. Momiji n'avait foncièrement rien contre la solitude, mais à l'heure actuelle elle lui laissait trop de temps libre pour son propre bien. Elle ne savait pas depuis combien de jours elle n'avait les idées claires sur la marche à suivre dans la situation dans laquelle elle se trouvait. Et c'était la première fois que ça lui arrivait. La confusion l'avait saisie à d'autres moments dans sa prime jeunesse mais ça n'avait plus été le cas depuis trop longtemps.

En l'espace de trois jours elle avait rassemblé tout son courage, avait mûrement réfléchi – du moins elle avait eu l’orgueil de le croire – et ouvertement défié le Kage lors d'une réunion au sommet qu'elle avait plus où moins organisée de son propre chef. Elle avait attisé une vieille tension entre eux et ses menaces avaient été claires.  Elle avait pensé qu'il ne l'avait pas prise au sérieux puisque la conversation s'était naturellement orientée ailleurs mais elle avait remarqué qu'elle était épiée ces derniers temps et elle avait du tendre une embuscade à quelques uns de ses camarades. Ce n'était pas pour le coup que ça lui portait au moral, mais plutôt qu'elle avait la certitude que ce n'était qu'une question de jours avant que Homare lui-même ne passe à l'acte.

D'une façon où d'une autre cette constatation avait fait flancher momentanément le courage qu'elle avait pu amasser. Elle avait hésité. Et si elle n'était pas capable de le vaincre ? Qu'adviendrait-il de ses proches ? Elle avait donc décidé de n'informer personne de cette affaire pour les préserver un maximum. Et si elle y arrivait ? Que se passerait-il ensuite ? Avait-elle les tripes nécessaire pour gouverner à la place d'Homare ? Elle avait douté . Alors elle avait cherché quelqu'un d'autre à mettre sur le trône du Kazekage avant de se dire qu'elle ne pouvait pas garantir que le pouvoir de corromprait pas la personne qu'elle avait choisie. Elle devait donc prendre la place mais s'assurer qu'il y aurait des personnes assez compétente pour l'éjecter de sa place si jamais elle se montrait incapable de tenir un tel rôle.

Elle avait même fini par écrire son testament , mit le point final à son mémoire et les avait dissimulés sous une latte de parquet avec tout un tas de documents de premier ordre et d'un secret total qui ne pourraient revenir qu'à la personne qu'elle avait choisis pour ça.

Momiji avait douté encore à l'heure du repas de midi et n'avait pas réussi à finir son assiette.
Finalement elle avait rédigée une note à l'attention de ses élèves pour leur demander de se rendre au terrain d’entraînement sur le coup des quatorze heures et de l'y attendre. Elle s'était rendue chez les parents de Rasen  pour boire le thé. C'était devenu un genre de rituel, au moins deux fois par semaine lorsqu'elle n'était pas en mission elle passait prendre le thé chez les parents de son élève décédée . Et puis elle s'était avancée vers le terrain. La mort dans l'âme.


Que devait-elle leur dire ? Que pouvait-elle se permettre de leur révéler ? Elle n'avait pas l'intention de les inquiéter mais elle savait qu'elle devait les prévenir, elle ne voulait pas qu'ils apprennent sa mort ou sa trahison par quelqu'un d'autre qu'elle. Cependant il était exclu de le leur dire ouvertement.

Elle était arrivée avec cinq minutes de retard ce qui était plus qu'inhabituel. Momiji avait toujours été le genre à être dix minutes en avance. Ses yeux , soucieux se posèrent sur les deux visages qui lui faisaient face. Elle soupira un peu avant de reprendre contenance.

«  ▬ Bonjour. Comment allez vous les petiots ? Je vous ai un peu délaisser ces dernier jours. Je suis désolée, j'étais occupée. »

Elle regarda un peu le ciel. Clair, dégagé et elle voulu y voir un bon présage. Elle ne sentait pas la présence de ses suiveurs  non plus. Cet après midi était peut-être la dernière qu'elle pourrait passer.

« ▬ La vérité c'est que cet après-midi sera sans doutes notre dernier entraînement. Je pourrais me tromper – j'espère de tout cœur que je me trompe – mais j'ai fais des erreurs et il est temps pour moi de les réparer. Coûte que coûte. Mais sachez que si je fais ça – quoi que vous pourrez entendre à ce sujet – c'est surtout pour vous. Ça n'excuse rien, j'en ai conscience mais sachez le. »

Momiji ferma les yeux un instant lorsqu'elle les ouvrit à nouveau ce fut pour montrer ce visage stricte et presque austère qui était le sien. Elle croisa les bras dans son dos et les observa de la tête au pieds pour les analyser profondément.

«  ▬ Tori. Tes bases sont faibles tu va travailler ça pour l'instant. Nako quant à toi...aujourd'hui je vais t'attaquer. On voir combien de temps tu peux m'échapper. Je ne me retiendrais pas ! »

de froides explications mais claires nettes et précises. Elle regarda Tori s'éloigner un peu alors qu'elle même se mettait en position, tendue prête à attaquer sitôt que le jeune garçon montrerai un signe de concentration sur l'objectif. De toutes façon elle n'admettait pas de protestation.

Sur le bout de la langue

feat Nako-tête-de-poulpe

Naturellement ce n'était pas comme s'ils pouvaient comprendre avec si peu d'informations mais quelque part Momiji se demandait si ce n'était pas mieux comme ça, au moins ils en sauraient au plus elle pourrait conserver autour d'eux l'impression de sûreté. La vérité c'était sans doutes qu'elle n'était plus la femme qu'elle était autrefois mais qu'elle devait en laisser l'illusion parfaitement intacte. Elle ne pouvait pas laisser son courage s'ébranler le temps d'une seule seconde. Elle devait garder une foi indéfectible en ses objectifs. Principalement pour le bien des deux enfants qui lui faisaient face à cet instant même.

Momiji avait rapidement repris contenance cependant pour montrer à ses élèves le visage qu'elle leur offrait par habitude. Fier, strict et sur. Parce que c'était la meilleure façon de procéder avec eux. Encore des enfants malgré les apparences. Vingt ans la séparait de ces dernier et elle était à souhaiter que dans vingts ans, lorsqu'ils auraient son âge , ils n'aient pas eu à traverser la moitié de ce qu'elle même avait vécu. Elle ne laisserai jamais une telle chose arriver.

Consciencieusement elle avait envoyé Tori retravailler ses bases. Bien qu'elle posséda un véritable don pour le Ninjutsu ou encore dans l'art de disparaître totalement, mais elle avait toujours eu de mal à malaxer son chakra ou contrôler son flux , se reposant trop facilement sur ses capacités innées.

Et puis elle avait décidé de prendre plus à corps ses dons. L'attaquer directement. Normalement elle aurait opté pour un exercice dans l'autre sens mais elle avait besoin de le pousser dans ses derniers retranchement. Il ne l'avait probablement pas réellement crue jusqu'à ce qu'elle se mette en position offensive. Évidemment elle n'allais pas l'attaquer pour de vrai mais il était important qu'il le croie , si elle n'y allait pas avec l'intention de lui nuire gravement elle avait tout du moins l'ambition de lui faire mal. Il ne réagirai que s'il se sentait réellement en danger.

Un sourire carnassier s'inscrivit sur son visage à la vision de ses clones de boue. Un sourire qui ne laissait aucun doutes sur le fait qu'elle n'en était pas à sa première guerre. Avec quelques signes elle fit apparaître les miroirs de cristal nécessaire à la création des clones et en laissa six prendre possession du terrain. Elle envoya trois à la rencontre de leurs homologue de gadoue et chargea avec les autres en direction de l'élève qui s'était reclus à l'autre bout du terrain dans une recherche sommaire de sécurité.

Si elle avait été sérieuse cette erreur lui aurait sans doutes coûté cher dans la mesure ou elle était clairement beaucoup plus efficace à distance qu'au combat rapproché. Peu avant l'impact elle se sépara du groupe de clones pour bondir et essayer de prendre le jeune garçon en tenaille l'attaquant par derrière.

Elle garda cependant un œil sur sa seconde pupille pour s'assurer qu'elle s'y prenait correctement. Elle se rendit cependant bien vite compte de l'ouverture qu'elle pouvait laisser entrevoir à Nako et reporta toute son attention sur lui , attendant le premier faux pas. Posant une main au sol elle cristallisa une partie du sable sous ses pieds se préparant à la prochaine technique en fonction des options que choisirait le petiot.

Après cette séance elle leur raconterai plus en détail ce qu'il en était de la situation et des changements qui risquaient de s'opérer dans leurs vies prochainement et à quel point elle était désolée pour tout ce qui allait se passer. C'était pour cette raison qu'elle devait faire ça proprement. Pour qu'ils gardent une grande confiance en eux. Elle n'avait jamais voulu prendre d'autres élèves qu'eux. Ce n'était pas seulement affectif, c'était aussi et surtout parce que plus que n'importe qui elle croyait en leurs capacités.