Nom Prénom

À quoi ressembles-tu?

Dans la vie, il y a les grands, il y a les gros. Il y a les beaux, il y a les moches. Moi je ne suis rien de ça. Je ne suis ni beau, ni grand, ni gros, ni petit, ni rien. Je suis d'une simplicité déconcertante. Ce n'est pas de ma faute, je suis comme ça. Les gens ne me remarque que très rarement. Je marche dans la rue sans me faire voir et j'apprécie cela. Pour m'aider à la subtilité, je porte souvent une grande cape de voyage par dessus mes habits de combat. Bleue, elle me couvre de la tête aux pieds de façon élégante et confortable. Mes habits de combats, noirs et bleus, sont à l'image des shinobis nomades de ceux de mon clan. Ils ne sont ni étrange ni beau. Une longue chemisette de cuir me couvre les épaules et le torse jusqu'au bassin. Des protèges jambes, aussi en cuir, me les protège quelque peu des petits impacts comme les shuriken ou les petites armes inoffensive. Mes cheveux, couleur de mer, c'est-à-dire bleu, recouvre mon visage jusque sur mon menton et recouvre mon cou. Ils tombent sur mes yeux bruns et calme. Yeux de philosophe, ils ont toujours l'air de comprendre ce qui m'entoure, que ce soit humain ou naturel. Cela me donne parfois des airs de philosophe, j'imagine. Le seul signe distinctif que j'ai sur moi est un étrange dessin que j'ai sur le visage. Apparaissant sur mon œil droit, il descend jusqu'au milieu de ma joue. Je n'en comprends pas la signification pour le moment. Mon père me dit que tout vient à point à qui sait attendre.

De l'intérieur, comment es-tu?

Je suis un garçon parfaitement calme et calculé. Calculé c'est le mot, car je suis très calculateur. Tout ce qui se passe autour de moi, je le vois et je tente de le comprendre. Cela me permet parfois d'anticiper ce qui m'entoure. C'est une manie que j'ai. Tout jeune, j'essayais de comprendre pourquoi les vagues frappaient le rivage. J'ai remarqué que lors des pleines lunes les vagues grandissaient et l'eau montait. J'en ai déduis que c'était relié, mais aucune nouvelle idée pour le moment. Je ne suis pas émotif ni colérique. On peux dire que c'est la même chose, mais je souhaitais le préciser. Je ne laisse mes émotions que très rarement prendre le dessus, voir jamais. De ma mémoire, je ne me rappelles pas que ce soit arriver.

Bien que je n’ai pas beaucoup d'amis, je suis quelqu'un de gentil et d'amical avec les gens que je connais et encore plus avec les gens que je ne connais pas. Le meilleur ennemi est un ennemi que l'on garde près de soi et qui ne nous comprend pas. Ne nous comprend pas : encore les bons termes choisis. On ne me comprend pas. On ne comprend pas mes buts, ni mes intentions, car je suis impossible à lire. Aussi, je suis excessivement patient. Rien ne me contrarie, ni moi ni mes plans.

Une histoire à nous conter?

D'aussi loin que je me souviens, j'ai toujours été malheureux. Les souvenirs, plus ils sont loin, plus ils s'effacent et nous nargue de quelques images de temps à autres. Je suis pourtant plutôt jeune, mais déjà, l'esprit me fait défaut. Vous me demandez mon histoire aujourd'hui et je ne sais que dire. Tout ce que j'ai à raconter n'est qu'une terrible succession d'embûches et d'ennuis. D'aussi loin que je me souviens, j'ai toujours été malheureux. Je l'ai déjà dit, je le sais. Je le répète, je le trouve nécessaire. Au moment où j'écris ces mots, je ne sais vraiment pour qui ni pour quoi, j'ai dix-huit ans. Tout jeune adulte du clan Kaimetsu, mais pourtant l'un des plus puissants. La puissance que j'ai n'est ni un don ni une demande – encore moins une envie. Je l'ai travaillé durement durant de longues années, plus de dix si ma mémoire est bonne, pour satisfaire les envies et les caprices d'un clan particulièrement difficile pour les plus jeune. Ils n'ont d'égal leurs envies que de leurs désirs. Vous pouvez penser que c'est le même mot, la même signification, mais si ils voulaient dire la même chose il n'y aurait pas deux façons de le dire.

Je suis donc né il y a près de dix-huit ans dans un village côtier au sud-est de Konoha. Le petit village était né il y a une vingtaine de ça. Des marchands, s'étant fait assez de richesses et ayant envie de finir leur vie paisiblement, avait fondé ce petit village dont j'ai oublié le nom. Ils s'étaient rapidement construit des petites cabanes de bois qui se sont agrandies avec le temps. L'air y était particulièrement bon. Très jeune, je marchais le long de la mer, regardant au loin et me demandant ce qui pouvait bien s'y passer. Peut-être des grands monstres cachaient-ils leurs trésors dans les coins les plus insoupçonnés du monde. Peut-être un autre enfant regardait-il dans ma direction depuis l'autre bout, se demandant si quelqu'un avait cette pensée en même temps que lui. C'est un phénomène étrange de prendre conscience de son être si jeune. Plusieurs vieilles personnes n'y sont pas encore parvenues et n'y parviendront jamais. Son être, si pourri et si inutile soit-il, est dur à comprendre et encore plus à satisfaire. Il faut une vie pour la travailler et à la mort tout est perdu. Cette vie n'est donc d'aucun intérêt ni d'aucune utilité.

Mes parents étaient des shinobis. Ils ne s'en cachaient pas et c'était chose connue au sein du village. Mon père et ma mère s'était rencontré dix années plus tôt alors qu'ils avaient tout deux été engagés afin de protéger ce groupe de marchand qui avaient finalement décidé de choisir le calme plutôt que l'appât du gain. S'ils s'étaient arrêtés avec eux, c'est parce que ma mère avait apprit que j'allais naître. Ils ne sont finalement jamais repartis. Malgré mon enfance que je pourrais considérer comme malheureuse, j'ai toujours été sous les soins de mes parents. Je n'étais certes pas un enfant gâté mais je n'étais ni pauvre ni miséreux. J'avais un toit sur la tête, une bonne éducation. Tout jeune, j'avais déjà appris à lire et à compter. Les autres enfants aussi le savaient, ce n'était pas une exception formidable. Ce que j'avais de plus d'eux, c'était le talent de mon père. Celui-ci avait un pouvoir fascinant. J'étais tout petit quand il m'avait montré ses pouvoirs digne d'un dieu. Avec ses mains, il pouvait réunir le ciel et faire tomber les éclairs, il pouvait contrôler le vent et la pluie. Il pouvait diriger les océans et les oiseaux. C'était le sorcier le plus puissant dont j'avais entendu parler. Ma mère était forte aussi, mais ne s'adonnait plus à ce genre d'activité. Elle préférait vivre une vie humaine normale, hors de ce cadre spécial.

Dès l'âge de huit ans, mon père a cessé ses démonstrations pour m'apprendre non plus les mathématiques ni l'écriture mais son art sorcier. En faisant les symbole qu'il me disait de faire, j'appris rapidement à contrôler un peu les éléments. Plus les années se succédaient, plus mon contrôle grandissait, jusqu'à ce que je le dépasse. Il était tout fier quand c'était arrivé, alors que pour moi c'était juste normal. N'est-ce pas légitime qu'une génération dépasse l'ancienne? Une révolution qui ne s'arrête jamais, une révolution qui fait évoluer le monde sans foi ni loi. Si ça n'avait pas existé, ça aurait été franchement pénible, car nous aurions été dans un monde sans avenir, sans passé et avec un présent médiocre. Nous aurions formé les mêmes erreurs que les génération passées et le monde ne serait qu'une succession répétée de conneries et d’imbécillités. J'aimais croire que nous ne vivions pas dans ce monde.

J'écris ces lignes aujourd'hui pour vous expliquer cela. Ce n'est ni beau, ni long ni cours mais c'est ce qui est. Je n'ai jamais vraiment eu d'ami ni d'ennemi. Les gens passaient sans me regarder et sans me soupçonner. L'art que j'ai appris est mon seul salut et maintenant que je l'ai maîtrisé, je me sent trop petit dans ce petit village marchand. La brise maritime ne me satisfait plus, l'art ne me consume plus. Tout est d'une naïveté pittoresque et ridicule. Je dois sortir d'ici. Dès que j'aurai terminé ces lignes, je prendrai mes vêtements et mes armes et partirai au delà du monde, recherchant l'aventure et, qui sais, peut-être un but dans la vie.

Car pour l'instant c'est le vide, l'inertie.

Je prends mes objets favoris et les fourres dans un grand sac de voyage vert que j'ai trouvé quelques jours plus tôt. Prenant mon katana, cadeau de mon père lors de mes dix ans, je le fourre dans son étui puis me l'accroche à la taille. Rien de mieux pour effrayer des bandits qui vous dévisage comme si vous étiez déjà sa prochaine victime. Je prend quelques parchemins explosifs, gracieuseté de ma mère, vestige de sa dernière vie. Je fais quelques pas vers la pièce d'à côté et prend quelques nourritures séchées préparées pour l'occasion. L'adieu n'a pas été difficile. Pas une larme n'a coulée. Mon père et ma mère le savait depuis longtemps. Ils ne le redoutait même pas. Ils ne l'attendait pas. Ils savaient qu'il allait quitter, un jour, pour voir le monde, pour le découvrir et s'en émerveiller.

J'étais parti sans regarder derrière. Derrière moi, ce qui aurait pu être mes amis ou mes connaissances me regardait m'éloigner vers la grande lisière de la forêt, avant de finalement m'engouffrer dans celle-ci. Encore là, il n'y eût ni pleur, ni remord. Je n'avais jamais été remarqué d'une façon ou d'une autre. J'avais toujours été ce petit garçon mystérieux dont le monde ont peur sans en connaître la raison. Comme on redoute la mer par peur de se noyer, on me redoutait par peur de connaître quelque chose qu'ils ne soupçonnaient même pas. Je ne le soupçonnais pas moi-même.

Entrant finalement dans la forêt, je pris la capuche de ma grande cape et me la monta machinalement sur la tête. D'une couleur bleue foncée, elle représentait pour moi tout ce que j'étais. Un voyageur, jeune mais vieux, usé. J'étais usé par le temps que j'avais perdu dans cet endroit. Cependant, je m'émerveillais déjà des choses que je voyais. En quelques heures à peine, j'étais allez plus loin que je n'étais jamais allé dans toute ma vie. Je voyais, sur le sol, pousser des fleures roses et bleues, puis mauves. Des vestiges de la nature que je n'avais encore jamais vu. Aux arbres, des oiseaux aux grands yeux jaunes me fixaient en faisant un cri qui leur était propre. Je grandissait les yeux d'effroi devant les grands serpents qui arpentaient les arbres et je riais aux éclats en voyant un petit animal poilu tenter de s'engouffrer dans un petit trou de sa création.

J'avais déjà vu certaines de ces créatures, mais je ne les avais jamais découvertes.

Ce monde m'était maintenant ouvert. Le chemin grandissait et plus je disparaissais en son sein, plus je voyais les merveilles de la nature que je n'avais encore jamais vu jusqu'à maintenant. Le soleil éclairait à peine mes pas alors que je me frayais un chemin, grâce à un petit bâton trouvé sur le sol quelques heures plus tôt.

Avant de partir, on m'avait dit que des brigands avaient formés un camp. On les appelaient ainsi car c'était ceux qui n'avaient pas de villages, des parias. Ainsi, ils s'étaient réunis ensemble pour subsister. S'ils le faisaient à travers le crime – je ne le sais pas – c'est peut-être car ils n'avaient pas le choix. C'est ainsi que je retrouverai mes futurs frères, qui sait, amis, qui me permettront de connaître et d'aimer, de redouter ce monde dans lequel nous vivons.

On me dit qu'au delà de la forêt, au delà des lacs et des mers, de majestueuses villes, peuplées de milliers de gens, trône sur le monde et fait régir sa loi divine sur tous les gens alentours. J'ai hâte de voir ces grandes murailles. J'ai hâte de découvrir ces milliers de visages qui me fixeraient d'une façon étonné à cause du mystérieux dessin que j'ai dans le visage. J'ai hâte de rencontrer d'autres sorciers, de pouvoir faire un bout de chemin avec eux ou, qui sait, peut-être même les combattre? Je m'impatiente de plus en plus à la vision de la lumière qui grandit, loin devant mes yeux, loin à travers les arbres. Cette lumière qui grandit m'ouvre la vue sur un petit camp de brigands tel que je l'avais prévu. Dans une petite clairière, cachée à travers les arbres, il attendait ma venue. Et bien me voilà, Ô destin qui me tend les bras. Me voilà prêt à découvrir et à combattre ce monde au gré de mes humeurs.

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