Nom Prénom

À quoi ressembles-tu?

Les nomades du désert le regardaient passer, ses pas lents s'enfonçant dans le sable d'or. Eux même étaient protégés du soleil par un turban, ils mouraient de soif à petit feu. Lui non. La tête nue, aucune protection contre le soleil. Un sabre dans le dos, un autre à la ceinture. Rien ne laissait émaner de lui une quelconque gêne, une quelconque impression qu'il souffrait, qu'il avait chaud. Non, juste un air déterminé, qui lui collait au visage comme le sourire des gens heureux.

Sa peau claire laissait présager qu'il ne venait pas du désert. Alors qu'au final, si. Mais étrangement, le soleil ne le brûlait pas, comme s'il s'agissait d'un accord entre le jeune homme et l'astre. Un consentement entre deux amis qui se fréquentaient depuis longtemps déjà.

Ses cheveux d'un châtain très clair auraient volé au vent s'il y en avait eu. Ils lui arrivaient à la nuque, et plusieurs mèches parsemaient son front, certaines même descendaient jusqu'entre ses deux yeux. Et quels yeux. D'un vert profond, révélant une sensibilité déconcertante, et laissant deviner une intelligence très poussée. Mais plus que ça, ses yeux révélaient une ambition, un but. C'était un homme qui vivait pour tout, et pour une chose. Il savait savourer chaque moment de la vie, mais il échangerait tout ces moments contre l'atteinte de son but.

Une bouche et un nez fin. Son sourire, souvent imprégné sur les lèvres, donnait l'ultime sensation qu'il était sûr de lui. Ou qu'il n'avait pas peur. Non, il ne craignait rien. Il ne craignait pas. D'aucuns pensent d'ailleurs que le fait de ne pas craindre est un signe de folie.

De taille, l'homme marchant sur le sable était dans la moyenne. Un mètre soixante-dix-huit exactement, pour 74 kilogrammes. Musclé sans plus, ce vagabond faisait reposer son style plus sur sa souplesse et sa malice que sur la force brute.

Quant à ses vêtements, il préférait les tenues de son clan aux autres habits Ninja. Il possédait de longs gants rouges, qui permettaient une meilleure accroche sur son arme. À la vue de ce qu'il portait, on aurait pu établir le lien entre lui et ses goûts pour les couleurs noir, jaune et rouge, bien que le vert ait également été présent dans son accoutrement.

Son physique en général, peut être considéré comme avantageux. Cependant, cet homme s'en contre-fiche. Il ne se soucie pas vraiment de ses choses là, du moins quand il s'agit de lui. Non, lui il se contente d'imprimer ses pas dans le sable d'or.

De l'intérieur, comment es-tu?

La première observation de l'individu peut nous étonner sur bien des choses. Tout d'abord ressort de lui une espèce de simplicité étrange. Un homme qui sourit, marchant avec ses armes, parcourant le monde. Il regarde devant lui, se renseigne par ci par là. Puis, nous croisons son regard.

Et l'on se rend compte qu'il est bien plus que ça, qu'il n'est pas cet homme simple et souriant. Simplicité et bonheur ne sont que façade, car il cache dans son coeur et dans son âme une toute autre personne. Un être soucieux de la vie, mais surtout de la mort depuis un triste événement. L'extérieur de son moi, cette enveloppe charnelle qu'est le corps, n'est pour lui qu'un rideau qui cache tant bien que mal les blessures du passé. Ou du moins, la blessure.

Son intelligence et sa sensibilité ne lui permettent pas d'oublier ce qu'il a vu, ce qu'il a vécu. Ce qu'il a ressenti, alors il cherche, oui il cherche à atteindre son but. Oh bien sûr, il n'est pas sûr que l'atteindre lui apporte grand chose. Il est même sûr qu'il n'en sera pas heureux. Mais il cherche cependant, comme un besoin, comme une soif, comme une faim, il cherche à refermer un trou béant.

Mais cet homme n'est pas que morose, mélancolique et triste. Il est parfois joyeux, comme tout le monde. Il n'oublie jamais, non. Alors son sourire est peut-être un peu forcé, les mimiques de son visage ne sont pas les mêmes que sur celui des autres, mais il vit. Et il pense souvent au jour où il aura accompli son objectif, et où il faudra cherche un nouveau sens à sa vie. Reprendre ses rêves, les vrais. Faire quelque chose de bien. Pour le monde, peut-être, pour mettre enfin en application la philosophie qui est la sienne.

Une histoire à nous conter?

L'enfant était né quelques années avant la guerre, sur une pleine au beau milieu d'un pays dont ses parents ignoraient le nom. Pour tout dire, ils s'en moquaient. Ils parcouraient le monde, à la recherche de beaux paysages, essayant d'oublier les affres de la guerre, n'usant presque jamais de leurs talents de Shinobis. Car oui, ils en étaient.

La mère mit au monde le bambin, et comme la tradition de leur famille le voulait, elle plaça un anneau de métal sur le ventre du nouveau né, avant de le prendre par les pieds et de le retourner. L'anneau resta collé au corps du garçon, et l'on sut qu'il s'agissait bien d'un Nodoka.

Six ans passèrent pendant lesquels la vie de nomade continua pour les membres du clan. Ce groupe-ci contenait une vingtaine de membres, dont deux enfants. Kazuchi, et Kazutaka. Si le premier des deux enfants avait encore ses parents, ceux de Kazutaka étaient décédés quelques temps auparavant, tués par une violente maladie. Alors les parents de Kazuchi avaient recueilli le petiot. Les deux mômes avaient deux ans d'écart, l'enfant de la famille était alors âgé de 6 ans, et son frère adoptif de 8 ans.

C'est alors que commença la plus grande bataille de clan que le monde Shinobi ai connu. Les Nodoka évitèrent les batailles tant bien que mal, mais d'autres, toujours animés par l'amour de l'être humain, se faisaient messagers de la Paix, tentant d'arrêter certains groupes qui s'entre-tuaient. Parmi ceux qui de cette façon prirent part au combat, peut revinrent.

Puis, le camp de Gensaku Buichi triompha. Le clan Nodoka en fut heureux, le Hokage étant connu comme un fidèle défenseur de la Paix. La perte des leurs dans les affrontements avait profondément déstabilisé un grand nombre des nomades du clan, car la mort n'était accueillie de façon positive que lorsqu'elle était causée de façon naturelle. Ainsi, eurent lieux de nombreuses cérémonies afin que les esprits acceptent les valeureux proclamateurs de Paix dans leurs bras, et ne les laissent pas dans leur enveloppe charnelle, entre ciel et terre.

Plusieurs années passèrent, et les plus anciens périrent. La bande était à présent constituée de quelques personnes, une dizaine tout au plus. La plupart était déjà bien âgée, et les seuls jeunots de la tribu restaient Kazuchi et Kazutaka. Malgré les attentes de leurs aînés, ces deux-là s'étaient procurés chacun un Katana, et ils passaient leur temps à s'entraîner aux arts Ninja. Cependant, ils ne se battaient aucunement dans le but de devenir plus puissants que les autres, ou de se blesser. Non, il s'agissait pour les deux frères d'un exercice du corps qui entraînait leur esprit et équilibrait leurs gestes.

Vint une année particulière, symbole de tout une série d'événements pour Kazuchi. Un examen Chuunin se préparait à Suna, et le clan campait pas loin du grand village. Cette année, étaient autorisés à passer l'examen tout Shinobi ayant fait ses preuves, même s'il n'avait pas passé l'examen Genin. Kazutaka montra une envie irrépressible de concourir. Il voulait faire ses preuves, montrer de quoi il était capable contre un autre adversaire que son petit frère. C'était l'occasion pour lui de s'amuser, et de progresser dans son art. Bien sûr, les parents furent tout d'abord réticents, mais grâce à l'aide de Kazuchi, ils finirent par accepter. Ils ne percevaient en leur fils aucune mauvaise intention, et celui-ci n'allait donc pas vraiment à l'encontre des traditions du clan.

Le jour J arriva, et Kazutaka parvint à faire ses preuves. Jusqu'à cet adversaire. Tout était allé très vite. Les cris de la foule, le vacarme des techniques, peut-être même le tintement de deux fers s'entrecroisant. Les parents avaient même accepté de venir voir les combats. Pour une fois, ils y prenaient plaisir, ils prenaient du plaisir à voir leur fils s'amuser, montrer ce qu'il valait, sans jamais réellement blesser ses adversaires. Il était supérieur à la plupart des genins présents, et se donnait à fond. Jusqu'à un autre adversaire, qui lui était différent.

Les cris horrifiés du public, des dizaines de personnes se précipitant dans l'arène. L'évanouissement d'une mère, la colère d'un père. On ne sut jamais pourquoi, mais tous les objets métalliques se mirent à voler ce jour là. Et le sang avait giclé. Kazuchi avait couru, il avait poussé les gens, hurlant, pleurant. Ce n'était pas vrai, ça ne pouvait pas l'être. Le corps de son frère dans les bras, toutes ses croyances sur l'amour, la vie et la Paix tombaient en lambeau, comme son coeur, jusque là si équilibré. On avait percé son âme d'une dague empoisonnée, et tandis qu'il regardait son frère, le dernier souffle était sorti de ses entrailles. Il n'avait pas eu le temps de dire adieu, il n'en aurait jamais le temps. Sur le visage du défunt, un air de profond étonnement. Comme une personne qui découvrait une chose dont elle n'aurait jamais soupçonné l'existence. Oui, cela aurait paru impossible à Kazutaka qu'on le tua comme ça, alors qu'il s'amusait tant.

L'assassin, lui, avait déjà quitté l'arène. La vie de Kazuchi prit dès lors un tout autre tournant. Lui qui avait alors rêvé de créer une famille, d'enseigner les traditions de son clan à d'autres, n'était plus si sûr de ce qu'il souhaitait. Il haïssait à présent pour la première fois. Il détestait le système Shinobi, qui permettait que là où une âme pure avait vu un amusement, une autre plus sombre avait uniquement vu le moyen de monter en grade. Mais il haïssait encore plus cette dernière âme, celle qui avait pris l'être le plus cher à sa vie, celle qui avait enlevé le soleil au dessus de son monde.

Ce jour là, je perdis mon frère.

Je restai ensuite à Suna. Mes parents avaient voulu reprendre la route, mais ne purent me laisser seul après l'événement. Ils prirent la vie de villageois, et bien qu'ils aient reçu la compassion de tout un peuple, je savais au fond de moi qu'ils n'étaient pas heureux. Quant à moi j'attendais, écartelé entre mes désirs de paix et l'envie de retrouver l'assassin de Kazutaka. Finalement, j'appris son nom bien tardivement. Je m'étonnai d'ailleurs de ne pas l'avoir demandé plus tôt. Quoi qu'il en soit, le bandit avait déserté le village, me laissant dans mes interrogations.

Je doutais toujours lorsqu'un jour, je surpris une conversation entre deux élites du village. Le renégat avait été aperçu. Je me fichais de savoir où, aveuglé par le seul fait de savoir qu'il était en vie. Je quittai le village le soir même. Je ne m'inquiétais par pour mes parents, ils reprendraient leur vie et n'en seraient que plus heureux. Un dernier regard à la tombe de mon frère, une dernière pensée pour son honneur, alors que je quittais le village qui avait vu son dernier jour. Avec moi, mon Katana. Et le sien.

Ton Clan

Le clan Nodoka est un clan composé de plusieurs branches, toutes nomades. Bien que possédant le redoutable pouvoir du Magnétisme, les Nodoka ne l'utilisent en règle générale jamais pour se battre. Fervents proclamateurs de Paix, ils parcourent le monde dans l'unique but de transmettre leur amour de la vie et du voyage à qui voudra les entendre. Tout d'abord nomades,les membres de la branche la plus connue du clan ont du rejoindre Suna pour des raisons personnelles. Avant cela, ils auront cependant longtemps vécu de chasse et de pêche, ne s'identifiant que très peu à la vie dans les villages.

Toi, derrière ton ordinateur, qui es-tu?